Non contente d’avoir remis au goût du jour et relancé la production du Diana F, un appareil daté des années 1960 et qui était tombé dans les oubliettes pendant quelque temps, Lomography en a imaginé une version miniature, opportunément appelée le Diana Mini. Découvrons les spécificités de ce boitier qui fait du coup office de petit frère dans la famille Diana.
Sommaire
Diana Mini VS Diana F : les différences
Dans la famille Diana, je demande… le petit frère. Le Diana Mini s’inspire sans surprise très largement du grand frère le Diana F+. Il emprunte beaucoup à son prédécesseur mais s’en distingue dans le même temps sur plusieurs plans. Avant d’aller plus loin, intéressons-nous donc tout de suite aux principales différences entre Diana F+ et Diana Mini.
- Le Diana Mini est nettement plus petit, très compact
- Le Diana F+ compte 4 ouvertures de diaphragmes différentes, contre 2 sur le Diana Mini
- Il y a 3 zones de netteté différentes sur le Diana F+ contre 4 pour le Diana Mini
- Les deux boitiers n’utilisent pas les mêmes films : le Diana F+ utilise des films 120 (grand négatifs en rouleaux), le Diana Mini des films 135, ou des films 110, selon les versions.
Le Diana Mini existe en effet dans deux versions : l’une consomme du film 110, l’autre du film 135. Stratégiquement, mieux vaut sans doute vous orienter vers la seconde version. Le film 135 est beaucoup plus courant, nettement plus facile à trouver. Aussi, il en existe de tous types, et de différentes sensibilités. Le film 110 quant à lui, se révèle nettement plus difficile à dénicher. Il n’y a guère que Lomography pour en produire aujourd’hui. C’est du Diana Mini fonctionnant avec le film 135 dont nous allons parler pour la suite.
Design
La filiation est limpide, sur ce plan, entre Diana F et Diana Mini.
Le Diana miniature est lui aussi en plastique, corps et âme, boitier comme objectif. Et lui aussi est décliné dans de multiples éditions, disponible aussi bien dans des coloris sobres, unis (blanc ou noir intégral par exemple), qu’habillé de couleurs multiples et d’illustrations diverses. Les versions les plus fantaisistes, comme toujours chez Lomography, répondent à des noms exotiques.
Cet aspect d’appareil miniature tout en plastique lui confère indéniablement un côté cheap, et le positionne comme un toy camera par définition. Tant mieux. A vous de révéler à la face du monde tout le potentiel insoupçonné de cette petite bête, et d’épater la galerie avec des clichés au caractère unique.
L’appareil est nettement plus petit que le Diana F+, et pour le coup on peut l’avoir très facilement sur soi, dans un sac, dans une poche de veste ou de manteau. S’il y a un appareil que les amoureux de Lomography peuvent emmener avec eux au quotidien, c’est bien le Diana Mini.
Au dos se trouvent le compteur de vues, le bouton permettant de passer d’un format d’image à l’autre (on y revient plus bas). Sur le dessus du boitier se situent la molette d’avancement du film, et la prise où plugger le flash.
Sur l’objectif directement, se trouvent le levier de déclenchement, ainsi que les différents réglages liés à l’exposition : leviers de sélection de l’ouverture du diaphragme et de la vitesse. En façade, autour de la lentille de l’objectif (une focale de 24 mm), un disque rotatif permet de sélectionner une plage de netteté parmi les 4 disponibles.
Sous l’appareil sont accessibles un pas de vis pour une fixation sur trépied, le verrou permettant d’ouvrir ou de fermer le dos du boîtier, ainsi que la molette pour rembobiner votre pellicule.
Fonctionnement (cas du Diana Mini 135)
Chargement du film
Charger correctement une pellicule dans le Diana Mini est une étape simple sur le papier, mais dans les faits relativement délicate, qui demande une bonne dose d’attention et de persévérance.
Pour charger votre pellicule vous devez retirer complètement le dos en déverrouillant le loquet situé sous l’appareil. Placez la pellicule sur la gauche et tirez l’amorce jusqu’au repère. Vérifiez bien que les roues crantées passent à travers les trous du film et qu’elles entraînent effectivement celui-ci lorsque vous tournez la molette d’avancement du film. N’hésitez pas à accompagner le film avec le pouce au besoin. Refermez le dos. Avancez la pellicule et déclenchez à blanc jusqu’à ce que vous atteignez la position 1 sur le compteur de vues.
Surtout, si vous sentez un peu de résistance dans l’avancement du film alors que vous venez de déclencher, ne forcez pas. Le film risquerait de se déchirer, à l’intérieur de l’appareil, autour des sprockets, les petits trous qui bordent la pellicule en haut et en bas.
Il n’y a pas de réglage de sensibilité du film sur cet appareil entièrement manuel, qui fonctionne sans pile ni cellule. En revanche vous pouvez opérer des choix, parmi les quelques options disponibles, certes rudimentaires, en vue d’obtenir une exposition correcte. Le mieux est probablement de vous armer d’une cellule à main pour vérifier que les paramètres d’exposition que vous choisissez ne sont pas à côté de la plaque.
Réglage des distances
Vous pouvez sélectionner une plage de netteté (largement théorique) parmi les quatre disponibles, et qui sont les suivantes :
- 0,60 m
- 1 à 2 m
- 2 à 4 m
- 4 m à l’infini
Ouverture du diaphragme
Pour l’ouverture du diaphragme vous avez le choix entre deux options, symbolisées par deux pictogrammes différents, un nuage et un soleil.
- Nuage : l’appareil ouvre à f /8.
- Soleil : il ouvre à f/11.
Si vous avez quelques connaissances en photographie, vous comprenez ici que le Diana Mini est un appareil nécessitant beaucoup de lumière. Cela peut guider votre choix vers des films rapides, de sensibilité 400 iso, et qui encaissent bien la surexposition.
Réglage du temps de pose
Le Diana Mini donne ici, tout comme son grand frère, dans le binaire. Deux options seulement s’offrent à vous : les modes N ou B. Vous passez de l’un à l’autre avec un petit levier situé sur le côté de l’objectif.
- Mode N, Normal : temps de pose de 1/60s environ
- Mode B, Bulb : temps de pose longue.
Avec le mode B, tant que vous maintenez le déclencheur enfoncé, le diaphragme reste ouvert. Vous l’aurez compris, vous avez tout intérêt à stabiliser au maximum l’appareil pour prendre des photos avec ce mode. Sous le boîtier se trouve d’ailleurs un pas de vis pour le fixer sur trépied. Et ce n’est pas tout, vous pouvez visser un déclencheur souple sur l’objectif. Qui dit mieux ?
Quelques fonctions clefs du Diana Mini
Deux formats d’image
Le Diana Mini, tout comme le Diana F+, est capable de prendre deux formats de photos différents. Le format de base est le carré (24×24), mais il peut aussi prendre des photos en demi format (24×17). Donc deux poses là où vous n’auriez normalement qu’une seule pose. Économique, puisque dans l’absolu, si vous n’utilisez que vous ce mode, vous pouvez prendre jusqu’à 72 photos sur une pellicule de 36 poses. Bon, attention, n’oubliez pas que vous divisez la qualité par deux.
Cerise sur le gâteau, vous pouvez passer d’un format à l’autre en cours de route. Fort appréciable. Pour cela, passez d’un mode à l’autre avec le bouton situé au dos de l’appareil, sur la gauche. Faites-le juste après avoir pris une photo, et avant d’avancer le film jusqu’à la prochaine pose.
En mode demi format (24×17), lorsque vous tenez l’appareil normalement dans vos mains (c’est à dire disposé horizontalement), vous prenez une photo verticale, en orientation portrait. Quelque soit le format d’image choisi, vous pouvez voir simultanément dans le viseur les cadres guides pour l’un et l’autre format.
Doubles expositions
Notons que la double exposition et les expositions multiples sont, sur le Diana Mini comme sur nombre d’appareils Lomography, presque une seconde nature. Après avoir pris une photo, rien ne vous oblige en effet à avancer le film pour passer à la vue suivante. Les déclenchements successifs sur une même pose, qu’ils soient voulus ou purement accidentels, s’en trouvent grandement facilités, presque favorisés.
Le Flash
Mine de rien cet appareil gadget comporte donc pas mal d’options, d’autant que l’on peut de surcroît lui greffer quelques accessoires. Parmi ceux-ci, le plus utile, le plus indispensable sans conteste, c’est le flash.
Il vient combler les lacunes de l’objectif cruellement gourmand en lumière. Si vous espérez faire des photos en intérieur, il vous en faut un absolument.
De plus, avec ses colors gels qui teintent la lumière émise, vous pouvez vous livrer à toutes sortes de délires expérimentaux.
Le Diana Mini et le Diana F+ s’accommodent tout deux du même flash. Monté sur le Diana Mini, celui-ci est presque aussi gros que l’appareil et souligne sa petitesse.
Verdict
Il vous faudra un peu de temps pour apprivoiser le Diana Mini et en tirer le meilleur parti, mais sa petite taille et les quelques fonctions gadgets qui le caractérisent en font véritablement l’appareil Lomography à emmener partout avec soi, au cas où. Une arme de choix pour les lomographes du quotidien.
Les autres, control freaks et autres maniaques de la précision photographique, passeront leur chemin. De toute façon il y a peu de chances qu’ils lisent ces lignes.
Avantages et inconvénients du Diana Mini
On aime
- Appareil tout petit, facile à emmener partout
- Deux formats d’images possibles
- Vaste choix dans les éditions et coloris
- Format carré sur du film 135 !
On aime moins
- Appareil qui nécessite beaucoup de lumière
- Chargement difficile, très capricieux
- Boîtier relativement fragile, peu robuste
9 commentaires
Marie
Bonjour, savez vous si il est possible d’adapter les autres objectifs diana sur ce diana mini ?
Romain
Marie,
A confirmer, mais je doute que les objectifs Diana puissent être montés sur le Diana Mini. Les optiques des deux appareils sont différentes l’une de l’autre, le diamètre d’objectif n’est pas le même, notamment…
Bonne soirée.
Romain
Stanislas
Bonjour.
Petite question… pourquoi parler de Lomography qui commercialise à prix monstrueux (mais avec du très beau marketing, certes) des objets en plastique fait en Chine, qui ne sont que des copies dégradées de modèle russes que l’on trouve une dizaine de fois moins cher un peu partout ?
Romain
Bonsoir Stanislas,
Soyons clairs :
– Oui, le prix des produits Lomography est très souvent excessif
– Oui, ils manient bien les aspects de marketing et de communication.
Ceci étant dit, tous leurs produits n’ont pas nécessairement d’équivalent russe (à ma connaissance il n’y a pas de de Diana Mini ou de Sprocket Rocket russe, mais j’avoue ne pas avoir fait de recherche approfondie sur les internets), et certains de leur produits sont réellement intéressants : je pense notamment aux appareils Lomo Instant Automat, aux films spéciaux comme le LomoChrome Purple ou le Redscale… Donc personnellement, je trouve que l’apport de la marque reste intéressant, même si je ne suis pas fan de tout ce qu’ils font, loin s’en faut.
Romain
Louise Robillard
Bonjour,
Je ne sais absolument rien sur les appareils argentiques mais j’aimerais en acheter un pour un cadeau. Cette question va surement vous paraître bête: si cet appareil n’utilise pas de batterie, comment peut-on le recharger? Combien de prises peut-on faire avant cela?
Merci d’avance,
Louise
Romain
Bonjour Louise,
Le Diana Mini ne se recharge pas, et il fonctionne sans batteries ni piles. Il est entièrement mécanique, ne renferme aucun composant électronique ni numérique.
Il fonctionne par ailleurs avec des pellicules, donc le nombre de prises que vous pouvez faire dépend en fait du nombre de poses sur la pellicule que vous chargez. Les pellicules comptent habituellement 24 ou 36 poses.
Attention, l’aspect plastique et enfantin de ce modèle est trompeur. Le Diana Mini n’est pas l’appareile le plus approprié pour un débutant en argentique, sauf si la personne à qui vous comptez l’offrir est persévérante et séduite par une expérience très différente de la photographie, avec des images pleines d’imprévus.
J’espère que ces infos vous seront utiles.
Romain
Déborah
Bonjour,
J’ai acheté récemment un Diana mini et je viens de faire développer la première pellicule. il reste des progrès à faire…
Lorsque je veux travailler en demi photo dois-je?:
– prendre une photo puis faire avancer la molette jusqu’à la pose suivante (jusqu’à ce que ça bloque)
-prendre une photo puis avancer seulement un peu la molette sans passer à la photo suivante (mais dans ces cas la je ne sais pas où m’arrêter.)
J’ai cherché partout sur internet et je n’arrive pas à trouver la réponse.
bref, si vous avez des tips je suis preneuse.
merci pour votre réponse.
Déborah
Bonjour,
J’ai récemment acheté un Diana Mini. Je n’arrive pas a comprendre comment utiliser e double format. dois je en demi format :
– prendre une photo puis tourner la molette jusqu’à la prochaine photo
-prendre une photo et tourner qu’un peu (pour l’effet doublement des photos 36 = 72) la molette entre les poses. Dans ce cas je ne comprends pas quand je dois m’arrêter.
Je n’arrive pas à trouver la réponse sur internet.
merci d’avance,
Déborah
Romain
Bonsoir Déborah,
Le Diana Mini fait des photos dans deux formats différents :
– 24×17 (format portrait, vertical par défaut)
– 24×24 (donc carré)
Si vous prenez des photos en 24×17 et que vous tournez la molette à fond entre deux poses, vous obtenez un espace important entre deux photos.
Si vous tournez un peu, sans aller jusqu’au bout, vous allez prendre deux photos côte à côte, il se peu qu’elles mordent légèrement l’une sur l’autre, ou qu’elle ne soit séparée que par un mince espace. Il est théoriquement possible de coller deux photos à la suite, mais il faudrait en gros trouver pile le milieu du coup de molette… aucune indication ne vous aide à trouver ce point précis.
Sachez que, fidèle à l’esprit Lomography, le Diana Mini ne fait pas dans la précision mais dans l’à peu près !
Ce que j’aime bien avec cet appareil, c’est qu’il est possible d’enchaîner à la suite des photos dans les deux formats (en switchant le format après le déclenchement) et de créer de vastes panoramas, avec des effets de répétition et/ou de double exposition.
Pensez tout de même à tourner de temps en temps à fond la molette, après un déclenchement, pour créer des espaces qui permettront de découper le négatif en bandes, si vous les archivez dans un classeur de négatifs. Sans quoi vous allez vous retrouver avec des photos collées les unes aux autres sur toute la longueur de la pellicule, et dans ce cas il vous faudra couper au milieu d’une image pour respecter les bandes de 6 poses.
Autres astuces, déjà données dans cette page mais sur lesquelles on peut insister :
Préférez des films de 400 ou 200 iso qui encaissent bien la surexposition, et seront plus permissifs.
Et si vous prenez des sujets sur de courtes distances, des portraits notamment, visez bien au-dessus de votre sujet, sans quoi vous lui couperez la tête.
Bonnes photos !
Romain