Le Yashica Mat 124 G est le modèle le plus abouti d’une série d’appareils Moyen Format 6×6 produits par la firme japonaise Yashica. Cet appareil sorti dans les années 1980, sans être le plus prestigieux des appareils bi-objectifs à avoir vu le jour, bénéficie d’excellentes qualités qui en font un appareil privilégié pour quiconque souhaite s’essayer au format carré en argentique.
Sommaire
Design et ergonomie
A l’exception de quelques pièces métalliques qui ne sont pas peintes, notamment autour des deux objectifs, le boîtier est entièrement noir. Les matières sont moins nobles que sur les boîtiers 6×6 de Rollei, avec un recours au plastique en de nombreux endroits. Le levier d’avancement du film, entre autres, est en plastique noir et le bruit produit lorsque vous l’actionnez pour avancer le film ne manquera pas de vous faire sourire si vous avez déjà eu un rolleiflex entre les mains.
Avec des dimensions de 77 x 148 x 101 mm, le Yashica Mat est relativement compact, comparé aux TLR produits par d’autres marques. Si l’allure et le design du boîtier font globalement auprès des néophytes moins sensation qu’un Rolleiflex, le Yashica Mat ne manque pas de charme et appartient bien à cette catégorie d’appareils identifiés comme vintage, que l’on croise peu de nos jours.

Yashica Mat 124 G et film Ilford HP 5+.
Fonctionnement du Yashica Mat 124 G
L’appareil est de type TLR, pour Twin Lens Reflex, ou reflex bi-objectifs. L’objectif du haut sert à la visée, c’est derrière celui du bas que se trouve l’obturateur et c’est donc ce dernier qui fixe la photo sur pellicule.
Le fonctionnement est commun à tous les autres TLR. On retire les cache objectifs (malheur à vous si vous ne les avez pas sur votre exemplaire, gare à ne pas rayer vos optiques). Tout en tenant l’appareil contre soi, à hauteur de la poitrine, on ouvre le capot situé sur le dessus, la lumière entre par l’objectif de visée et vous laisse cadrer la scène en face de vous. Le verre de visée, comme sur beaucoup de TLR, s’avère relativement sombre et la composer son image prend généralement un peu de temps.
L’appareil est équipé d’une cellule qui nécessite une pile pour fonctionner. Il est en revanche tout à fait fonctionnel sans pile. La cellule est située sur le dessus de l’appareil, elle est opérationnelle dès que le capot du dessus est ouvert. Une aiguille rouge monte et se positionne dans la jauge. En réglant le diaphragme et la vitesse obturation, vous déplacez une autre aiguille, jaune celle ci. Le but est d’aligner les deux aiguilles pour obtenir la bonne exposition. Libre à vous de vous éloigner de la recommandation de la cellule pour sur-exposer ou sous-exposer. Ce type de cellule n’est pas d’une précision chirurgicale, et correspond à une grosse moyenne de la scène qui se trouve en face de vous. Pour plus de précision vous souhaiterez avoir recours à une cellule à main.

Le Yashica Mat 124 G est capable de donner d’agréables images en couleur. Film Portra 400 iso.
Lorsque vous tenez l’appareil dans vos deux mains, par en dessous, et que vous le voyez de dessus, vos pouces tombent naturellement sur les molettes situées de part et d’autre et qui vous permettent de régler les paramètres d’exposition. Avec l’une vous choisissez un temps, de pose, et avec l’autre une ouverture de diaphragme. Les valeurs sélectionnez sont reportées sur un mécanisme à double roue visible sur le dessus de l’appareil.
Une fois le cadrage effectué et l’exposition réglée, il vous reste à déclencher. Le déclencheur se trouve dans l’angle inférieur droit quand vous tenez l’appareil en main.
Sur la molette située sur le côté, vous pouvez régler la sensibilité du film. Attention, il ne s’agit que d’une indication, qui fait office de memo. L’idée est de rappeler aux plus étourdis quelle est la nature de la pellicule qui se trouve dans l’appareil, lorsque celle ci y a été engagée il y a un moment et que le temps a passé.
La plus grande ouverture de diaphragme est de f/3,5. On préférera fermer un peu le diaphragme pour gagner en piqué. Le Yashica Mat 124 G commencera à donner de bonnes images autour de F/5,6 et F/8.
Verdict

Un portrait réalisé avec un rolleinar 2, film Ilford HP 5+.
Le Yashica Mat 124 G est capable de délivrer de belles images, en couleur comme en noir et blanc. J’ai personnellement été convaincu d’acquérir un exemplaire après avoir été de nombreuses fois scotché par des photos publiées sur les réseaux sociaux et faites avec cet appareil.
Le Yashica Mat 124 G est moins cher que les Rolleicord et Rolleiflex T de Rollei. Moins cheap que les Lubitel et d’autres appareils.
Cet appareil photo est un excellent choix pour débuter en moyen format 6×6 sans se ruiner, particulièrement si vous avez l’intention de l’emmener en voyage. Il est moins encombrant que la plupart des boîtiers cités précédemment et parce qu’il est moins précieux, vous aurez moins peur de l’esquinter.

Le Yashica Mat 124 G est un très bon choix pour s’initier au moyen format 6X6 avec un budget raisonnable.
Avantages et inconvénients du Yashica Mat 124 G
On aime
- Réglage de l’exposition simple et efficace
- Cellule intégrée
- Peut fonctionner sans pile
- Qualité d’image
- TLR relativement compact, peu encombrant en voyage
- Très bon rapport qualité prix
On aime moins
- Qualité de fabrication inférieure à celle des Rolleiflex
- La cellule nécessite une pile pour fonctionner
21 commentaires
Jan
Merci pour votre article sur Yashica 124G que je viens de dépoussiérer. Si jamais la cellule était morte quel posemètre conseillez-vous? Merci
Romain
Bonjour Jan,
Merci pour votre message. La cellule à main que j’emmène partout avec moi est une Sekonic Twinmate L-208. Elle coûte plus d’une centaine d’euros, ce qui n’est pas négligeable, mais c’est un accessoire très utile. Avant ce modèle j’ai eu plusieurs posemètres un peu vieillots, moins précis voir inutilisables dans les basses lumières et assez fragiles. La plupart ont fini par casser dans mes mains ou dans le sac photo.
Je vous souhaite de bonnes photos avec votre Yashica Mat 124 G, qui reste tout à fait fonctionnel même si la cellule se révèle effectivement HS.
Romain
Claudius
Bonjour….après de TRES nombreuses année d’hésitation, je vais sans doute me relancer dans l’argentique, qui me manque. …et je suis TRES tenté par un mat124.
….. je ne connais pas ces appareils….ils ne sont pas tout jeunes: que me conseillez-vous comme nettoyage , remise en route , graissage, avant de « faire feu » ?….. merci beaucoup !
Romain
Bonsoir,
N’étant pas du tout bricoleur, j’avoue que je recherche avant tout des appareils qui sont tout de suite fonctionnels et ne nécessitent pas de vraie révision, en dehors d’un peu de nettoyage. La bonne nouvelle, c’est que les appareils TLR comme le Yashica 124 G étaient de bonne composition, et ont généralement plutôt bien vieilli, pour peu qu’ils aient été entreposés dans un endroit sec. Il est fréquent de les trouver prêts à l’emploi, après un simple dépoussiérage en règle.
En revanche, lors de l’achat, vérifiez bien l’état des lentilles (claires, sans champignons), le mouvement de la manivelle d’avancement du film, qui doit être fluide, sans résistance, et les vitesses lentes (1/30ème de seconde et moins), qui se révèlent parfois inexactes.
Le Yashica Mat 124 G est en tout cas un choix très sympathique pour se remettre à l’argentique et s’essayer au moyen format 6X6.
Je vous souhaite de très bonnes photos !
Romain
Malik
Bonjour je viens de tomber sur cet appareil photo dans mon placard et j’aimerai l’essayer quel type de film/bobine dois-je prendre ?(sur youtube j’ai vu comment charger le film mais c’est tout en anglais je ne comprends pas si ils l’expliquent dans la vidéo)
Je suis totalement novice dans la photographie je ne sais meme pas ce que photo argentique signifie :/ ( si vous avez un lien qui explique toutes les bases je suis preneur )
Peace
Romain
Bonjour Malik,
C’est une belle trouvaille que vous avez faite là, le Yashica Mat 124G est un excellent appareil photo argentique moyen format. Pour faire simple et pour résumer, il prend jusqu’à 12 photos carrées sur du film 120, des pellicules en rouleaux. Il fonctionne aussi bien avec des films noir et blanc qu’avec des films couleur.
Quelques exemples de films 120 pour le noir et blanc :
https://amzn.to/2mk99oT
https://amzn.to/2unoAkq
https://amzn.to/2uoernL
Quelques exemples de films 120 pour la couleur :
https://amzn.to/2um7LGw
https://amzn.to/2Lnl5RG
L’appareil est entièrement manuel, mais comporte une cellule qui peut vous guider pour le réglage de l’exposition. Elle fonctionne avec une pile, il faudra vérifier qu’elle est toujours en état de marche.
Quant au sujet de la photo argentique, il est très vaste… si vous souhaitez vous y plonger, le livre de Philippe Bachelier est un bon point de départ, même s’il ne traite que du Noir & Blanc : https://amzn.to/2sXONFH
Bonnes découvertes !
Romain
Kremer
Bonsoir .
Je souhaite savoir quelle pile utiliser pour le 124G.
Merci par anticipation pour votre réponse. KL
Romain
Bonsoir,
C’est précisément cette pile qui est actuellement chargé dans le mien, et qui sert à alimenter la cellule :
https://amzn.to/2JEwNJg
Une pile ronde de 1,5V.
Bonne soirée,
Romain
Bertrand
Bonjour, excellent article. J’en avais un sur l’étagère depuis des années en déco sans savoir s’il fonctionnait vraiment du coup je vais commander une pile et une pellicule pour voir ça. Par contre j’ai une question, malgré avoir nettoyé le premier objectif (celui du viseur donc), on ne peut pas dire que ce soit très lumineux sur l’écran… C’est normal ? Merci
Romain
Bonjour Bertrand,
Alors ça pour le coup c’est tout à fait normal, c’est même une caractéristique commune à tous les TLR. Même le verre de visée des Rolleiflex (pourtant plus onéreux), est terne, obscur. Certains faisaient d’ailleurs changer le verre de dépoli pour le remplacer par un verre plus clair, afin d’avoir une visée plus confortable. Donc ne vous en faites pas, ça ne signifie pas que votre appareil n’est plus en état de marche.
J’espère que vous pourrez en tirer d’excellentes photos.
Romain
DANIEL COZETTE
Jai utiliser cet appareil pendant des années
J’ai de magnifiques diapositives 6/6
des souvenirs merveilleux
Pascal GARDEZ
Bonjour, votre article m’a beaucoup intéressé et je souhaiterais en acquérir un mais les prix proposés vont de 250 à 500 € en France, en Angleterre j’en vois un à 60 € plus port. Avez vous un conseil à me donner. Merci et bonne journée.
Romain
Bonsoir Pascal,
Le Yashica Mat 124G est typiquement un de ces appareils photo qui ont vu leur cote d’amour (et leur prix) grimper fortement depuis quelques années…
La fourchette haute de 500€ me parait assurément excessive, même s’il est délicat d’estimer le prix d’un appareil en excellent état, qui n’est plus et ne sera plus produit. Un prix réaliste et raisonnable se situe davantage à mes yeux sur cette fourchette basse de 250€, et dépend en bonne partie de l’état de l’appareil (vitesses justes, propretés des objectifs, cellule toujours fonctionnelle…).
J’aurais spontanément tendance à me méfier d’un prix à 60€. Quelqu’un qui s’est renseigné un minimum et qui sait estimer son état, même globalement, ne le mettrait pas si bas. Il est toujours possible que la personne n’ait pas fait de recherche approfondie, ou qu’elle l’ait confondu avec un autre modèle (le Yashica Mat, moins côté ?), mais la possibilité qu’il y ait un loup, ou que l’appareil soit simplement vendu « pour pièces », si l’état n’est pas précisé dans l’annonce, me parait forte. Comme l’appareil sera expédié depuis l’étranger, vous ne pourrez pas bénéficier d’une remise en mains propres, ni l’avoir en main pour juger de son état avant achat. C’est un pari risqué, à mon sens.
J’aurais personnellement tendance à patienter et a guetter une bonne opportunité sur un site d’enchères, ou bien à écumer certains forums de vente/achat de matériel photo entre particuliers. Les vendeurs, connaisseurs qui s’adressent à leurs pairs, y proposent souvent des prix alignés avec la cote, sous peine d’être discrédités.
Bon courage, et je vous souhaite de dénicher ce modèle, qui est une valeur sûre pour pratiquer le 6×6.
Romain
Skaÿ
Superbe article !
Petite question, où puis-je trouver (exactement) la même sangle (large et matelasser au niveau du cou et fine sur les attaches) svp ?
Merci.
Romain
Bonjour,
Difficile de trouver très exactement la même sangle mais pour quelque chose d’approchant, à votre place je tenterais ma chance du côté d’Amazon, eBay ou même Etsy peut-être.
Bonne chance !
Romain
FAVRE Nicolas
Bonjour,
Je ne sais pas si c’est le lieu pour poser ma question, mais ne sachant pas comment faire, je me permet… Je viens de récupérer l’ancien 124matG de mon oncle, et je commence à travailler avec depuis quelques jours. J’aurais besoin de vos lumières sur un point, celui de l’avancement et de l’armement du film. Je trouve ces deux paramètres particulièrement aléatoires : à certains moments je dois effectuer un tour complet pour armer, à d’autres, un demi semble suffire, alors qu’à certains il nécessite un tour et demi. Cela vous semble-t-il normal? N’ayant pas encore mis en développement, je ne sais pas encore l’impact sur les films, et je me demande si cela n’entrainera pas la superposition des prises de vues. Merci de vos conseils. Cordialement, Nicolas
Romain
Bonjour Nicolas,
Sans être un expert sur ce type de boitier, je peux vous confirmer que ce n’est pas bon signe. L’avancement et l’armement sont en effet censés être réguliers d’une pose à l’autre. Il y a de forte chances en effet que vous récupériez une pellicule avec des images qui se chevauchent par endroits, et/ou des espaces importants entre deux poses à d’autres… Vous serez fixé en développant cette première pellicule. Si le problème se confirme, vous devrez peut-être amener votre appareil chez un spécialiste pour qu’il procède à une révision.
Bon courage.
Romain
olivier
bonjour, avez vous des adresses pour réviser un Yashica Mat 124 G ? svp merci
Romain
Bonjour Olivier,
Il m’est malheureusement difficile de vous donner une bonne adresse pour cela. Il y a maintenant des années, j’ai fait réviser un Rolleiflex chez Photo Suffren à Paris. Cela m’avait coûté près de 400€. Une somme loin d’être anodine. Et pour ce prix, il ne m’avait même pas été possible d’échanger avec le technicien qui avait pris en charge mon boîtier, ni avant ni après qu’il s’en occupe. Leur retour sur leur capacité à éradiquer les champignons était plus que flou, par ailleurs… J’ai eu à cette époque la désagréable impression d’avoir été pris pour un pigeon, et je ne renouvèlerais pas l’expérience, au global.
Je vous encourage à voir s’il n’y a pas, près de chez vous, un connaisseur passionné à qui vous pourriez confier votre appareil.
Romain