L’Olympus Trip 35 a des allures de petit télémétrique mais il s’agit d’un compact, avec une mise au point basée sur un zone system. Cet appareil est passé à la postérité pour son look, sa simplicité d’utilisation et la qualité des images qu’il est capable de délivrer. Au point que certains continuent aujourd’hui à vouer un culte à ce boitier devenu une véritable icone vintage.
Sommaire
Design et ergonomie
Qui peut résister au look savoureusement vintage de ce petit appareil ? Issu des années 1970, il tire en grande partie son charme si particulier de sa cellule au sélénium, disposée tout autour de l’objectif.
Apple ne s’y est d’ailleurs pas trompé en faisant figurer cet appareil photo, il y a quelques années, dans une des ses publicités pour l’iPad, au milieu d’autres objets sélectionnés pour leur design emblématique d’une époque passée.
L’Olympus Trip était disponible en deux coloris. Le coloris entièrement noir est plus rare, plus recherché que le coloris gris.
Il existe également deux versions différentes de l’Olympus Trip 35, mais les différences sont si anecdotiques, si liées à de menus détails qu’elles ne valent pas la peine d’être mentionnées.
La qualité de fabrication est remarquable, on tient dans ses mains un appareil conçu pour durer et traverser les décennies.
Avec des dimensions de 116 x 70 x 57 mm et un poids plume de 410g, l’Olympus Trip 35 est un appareil très compact, discret et qui tient assez facilement dans une poche de manteau. On est vite tenté de l’emmener partout avec soi.
L’appareil dispose sur le dessus d’un porte-griffe pour accueillir un flash. Il peut être fixé sur trépied, et il est également possible d’utiliser un déclencheur souple avec ce petit boitier. En dehors de ça, eh bien… ne cherchez pas trop. L’Olympus Trip 35 n’en propose pas tellement plus, et c’est pourtant ce qui fait de lui un appareil unique.
La cellule au sélénium, pièce maîtresse
Le fonctionnement de l’Olympus Trip 35 est d’une simplicité redoutable : c’est sa cellule au sélénium qui décide de tout.
Je lis à gauche et à droite, j’entends ici et là que les cellules au sélénium tiennent mal la distance, vieillissent mal. Je ne partage pas cet avis. Je possède deux Olympus Trip, un Yashica Rapid 17 qui intègrent ce type de cellule, et toutes donnent une parfaite mesure de l’exposition. Coïncidence ? Je ne crois pas. Je ne peux pas dire que j’ai eu autant de chance avec les cellules de tous les télémétriques que j’ai achetés. Quand leur cellule n’est pas tout simplement morte après toutes ces années, elle donne des valeurs d’exposition à côté de la plaque.
La cellule détermine donc le couple Ouverture de diaphragme / Vitesse d’obturation. L’obturateur peut déclencher à deux vitesse, 1/40 s ou 1/100 s. Vous ne pouvez pas choisir la vitesse d’obturation toutefois, l’appareil décidera pour vous en fonction de la lumière disponible.
La cellule peut bloquer le déclenchement si elle estime que la lumière est insuffisante, dans ce cas un petit carré rouge s’affiche dans le viseur, et le déclencheur ne peut être enfoncé complètement. Quand vous examinez un Olympus Trip 35 en vue de l’acheter, faites le test et vérifiez que la cellule est toujours en état de marche en plaquant votre main sur la cellule, ou en pointant l’appareil vers une zone très sombre. Normalement vous ne pourrez pas presser le déclencheur à fond, et verrez apparaître la vignette rouge dans le viseur.
Le système de mise au point
Vous sélectionnez sur la bague disposée autour de l’objectif une zone correspondant à la distance qui vous sépare du sujet. Il y a quatre zones et il vous faudra estimer laquelle vous semble la plus appropriée. J’ai trouvé un long article de blog, publié par un amoureux de l’Olympus Trip 35 et qui, études et graphiques à l’appui, a déterminé les distances optimales pour chacune des zones de l’appareil. Je vous la fais courte :
- Première zone (picto visage) : en dessous de 1,20m
- Seconde zone (picto deux personnages) : de 1,20 m à 2 m
- Troisième zone (picto groupe de personnages) : de 2 m à 6m
- Quatrième zone (picto montagne) : de 6 m à l’infini
La zone sélectionnée sur la bague est visible par une petite fenêtre aménagée dans le viseur. Ce rappel est assez discret toutefois, et il n’est pas rare de prendre une photo en ayant oublié de changer de zone au préalable. Il faut constamment (ré)évaluer la distance au sujet entre chaque photo, et ajuster au besoin.
S’il n’est pas d’une précision absolue, l’avantage que procure en revanche ce système de mise au point réside dans la possibilité de pouvoir déterminer par avance la distance au sujet et de rester sur une zone sans avoir à se préoccuper d’une mise au point millimétrée. L’esprit s’en trouve libéré et l’attention peut se focaliser sur d’autres préoccupations. Ce peut être utile pour la photo de rue, par exemple.
De plus, et contrairement à ce que l’on pourrait croire avec de telles limites, l’Olympus Trip 35 est capable de délivrer de très belles images, d’une netteté stupéfiante, si les conditions sont réunies.
Verdict
L’Olympus Trip 35 permet de faire de l’argentique en mode détente, sans avoir à se soucier de trop de réglages. On se concentre d’autant sur le sujet, la composition, etc… Ce modèle est également un très bel objet, et pour peu qu’on le déniche à un prix raisonnable, c’est indéniablement une pièce de choix dans une collection d’appareils.
Avantages et inconvénients de l’Olympus Trip 35
On aime
- Design savoureux
- Boîtier compact
- Approche de la photo intéressante et décontractée
- Fonctionne sans pile
On aime moins
- On ne sait pas quels sont les paramètres d’exposition choisis par l’appareil
- Prix observé parfois délirant
7 commentaires
Pascal
Ah l’Olympus TRIP35, je l’amène partout avec moi ! Et surtout en voyage, pas besoin de chargeur, de gros objectifs, juste l’appareil, 2 pellicules et c’est parti.
Photos prises avec réflexion et sélectivité, couleurs naturelles (suivant pellicule), on obtient de beaux clichés avec cet Olympus.
J’apprécie grandement l’ojbectif qui bien en valeur l’architecture, pas de déformation « géométrique » comme on peut voir sur d’autres appareils plus onéreux et modernes.
Bref un compagnon idéal pour « shooter facile », sans histoire et à amener partout!
Romain
Bonsoir Pascal.
C’est aussi un de mes modèles favoris.
Simplicité et efficacité réunies dans un appareil au superbe design ! Que demander de plus ?
Romain
Emma
Bonjour, quelle pellicule conseillez-vous pour cet appareil ?
Et selon vous, quel prix est raisonnable (on en trouve à 40€ comme à 300€…)
Merci!
Romain
Bonsoir Emma,
L’Olympus Trip 35 est certes un appareil fort sympathique, facile d’utilisation et qui bénéficie d’un certain statut iconique, mais son prix ne devrait pas excéder quelques dizaines d’euros. À 300€, on est quasiment dans le vol pur et simple, étant donné que vous pourriez avoir accès à des appareils bien plus qualitatifs et sophistiqués pour ce budget… 40€ me parait déjà un peu fort, mais il est vrai que l’inflation et la côte d’amour de ce modèle n’ont fait que croître depuis quelque temps 😉
Vérifiez bien que la cellule est fonctionnelle (apparition d’une vignette rouge dans le viseur, lorsque vous êtes dans un environnement sombre) si vous avez le modèle sous la main avant d’acheter.
Bonne chance !
Romain
Emam
Merci pour votre réponse Romain ! C’est vrai que j’ai du mal à le trouver pour moins de 80€ en ce moment… je cherche désespérément !
Une dernière question, quel type de film conseillez-vous si j’arrive à m’en procurer un ?
Merci encore
Romain
Bonjour Emma,
Du film 400 iso, couleur ou noir et blanc, est tout indiqué pour ce modèle. Cela vous offrira un maximum de souplesse.
J’espère que vous finirez par trouver un Olympus Trip à un prix raisonnable. Bien qu’il s’agisse d’un modèle produit à grande échelle, il est vrai qu’il n’est pas évident d’en dénicher un sur vide grenier…
Romain