Le Hi-matic 9 appartient à une longue lignée d’appareils télémétriques produits par Minolta à partir du début des années 1960. Il s’agit d’un appareil photo argentique qui dispose de solides arguments pour plaire. A commencer par sa qualité de fabrication et son design qui en font un superbe appareil de collection.
Design
Avec des dimensions de 140 x 82 x 74 mm, pour un poids de 760 g, le Minolta Hi-Matic 9 n’est pas franchement le champion poids plume de sa catégorie. Cet appareil relativement volumineux se glissera difficilement dans une poche pour partir en balade. Pour autant, ces caractéristiques confèrent justement à l’appareil une bonne prise en main. Et puis si l’appareil est un peu encombrant, c’est avant tout pour servir une cause juste. Il se caractérise en effet par une magnifique qualité de fabrication.
Tout est affaire de goût et ce point est soumis à une forte objectivité, mais je suis un fan absolu du look du Minolta Hi-matic. Son allure rectangulaire, son objectif (une optique Minolta Rokkor PF de 42 mm ouvrant à f/1,7) n’y sont pas étrangers. Entre ce modèle et l’Olympus 35 SP, mon cœur balance. J’ai plus de plaisir à utiliser ces appareils, à manipuler ces objets, que je n’en ai à me servir d’un boîtier comme l’Olympus 35 RC, qui est pourtant nettement plus compact, tout aussi fonctionnel et sans doute plus pratique dans l’absolu.
Fonctionnement
Avant de commencer à utiliser l’appareil vous devriez sélectionner la sensibilité du film à l’aide d’un discret levier positionné sous l’objectif. Vous pouvez opter pour des valeurs allant de 25 à 800 iso.
Chargement du film
Pour ouvrir le dos du boîtier afin d’y charger le film ou de l’endommager retirer, il faut tirer vers le haut un très court petit levier situé sur le côté gauche.
Placez votre film. Le Minolta Hi-matic 9 intègre un système de chargement de film censé vous faciliter la tâche, à l’aide d’une fenêtre témoin placée sur le dos… Mouais. Je dois ici vous faire un terrible aveu : je me suis une fois raté dans le chargement de film, lors d’un voyage à l’étranger. Je ne sais comment j’ai fait mon compte mais après une dizaine de photos l’avancement du film s’est trouvé complètement bloqué et j’ai dû renoncer à l’idée de terminer ma pellicule. Quand j’ai ouvert le dos, la partie droite était complètement encombrée par le film, au point que j’ai été contraint de l’en extraire à grands coups de ciseaux…
Cet épisode a jeté comme un froid entre le Minolta Hi-matic 9 et moi. Aucun autre modèle de ma collection ne m’avait fait ce coup là. J’ai encore du mal à admettre ma part de responsabilité, mais j’ai peu de doute que notre relation repartira sur de nouvelles bases plus tard.
La plupart des réglages se font à l’aide de bagues et de leviers situés tout autour de l’objectif.
Le mode auto du Minolta Hi-matic 9
La bague de sélection des diaphragme, tout comme celle des vitesses d’obturation, comporte un A rouge. En alignant les deux A sur un même axe, d’ailleurs signalé par une flèche, vous basculer sur le mode automatique de l’appareil. Ce mode auto nécessite une cellule fonctionnelle, donc en état de marche et alimentée par une pile (initialement de type 625, 1,35V au mercure). En mode automatique, l’appareil se charge évidemment de faire la mesure de l’exposition pour vous : il choisit seul une ouverture de diaphragme ainsi qu’une vitesse d’obturation.
Nombre EV et mode semi auto
Vous pouvez également utiliser l’appareil en mode semi auto, choisir par exemple un temps de pose et laisser l’appareil décider de l’ouverture du diaphragme adéquat. Sélectionnez simplement dans ce cas la vitesse qui vous intéresse sur la bague correspondante, et laissez l’autre, celle des ouvertures, sur le A. En regardant à travers le viseur, l’aiguille se déplace sur la barre de droite pour vous indiquer un nombre EV. Ce nombre correspond à plusieurs couples ouverture/vitesse possibles. Par exemple : f/5,6 & 1/125 s, f/4 & 1/250 s, f/8 & 1/60 s. Il vous faut alors tourner la bague des ouvertures, fermer ou ouvrir davantage le diaphragme jusqu’à obtenir dans la petite fenêtre EV la même valeur que celle affichée dans le viseur lorsque vous composez votre scène.
Mode manuel
Si vous n’avez pas de pile, ou que la cellule est HS après plusieurs décennies, comme c’est le cas sur mon exemplaire, le Minolta Hi-matic 9 reste malgré tout opérationnel en mode manuel. Sélectionnez simplement les paramètres d’exposition, vitesse et diaphragme, de votre choix, et déclenchez. Vous devrez vous fier à une cellule à main, ou bien à votre propre estimation si vous êtes passé maître dans l’art d’évaluer la lumière.
Mise au point
La mise au point s’opère lorsque vous avez l’oeil dans le viseur, en tournant la bague des distances autour de l’objectif. Comme avec tous les télémétriques de cette époque, il faut observer la zone centrale dans laquelle le sujet semble se doubler. Tournez la bague de mise au point jusqu’à ce que ces deux images ne forment plus qu’une dans ce losange. La netteté est alors faite sur votre sujet. Notons que le Minolta Hi-Matic 9 dispose d’une compensation de la parallaxe : les repères de cadrage, dans le viseur, bougent et s’ajustent pour faire le focus sur des sujets situés sur de courtes distances, afin que vous évitiez de couper ceux-ci.
Autres fonctions
En dehors des points que nous avons listés, le Minolta Hi-matic n’offre que du très standard sur le plan des fonctions :
- Griffe porte flash
- Possibilité de visser un déclencheur souple
- Retardateur (10 s) disponible en mode manuel
- Possibilité de fixer l’appareil sur trépied
Verdict
Le Minolta Hi-matic 9 dispose des outils essentiels que l’on peut attendre des appareils de ce type. Ses fonctionnements manuel ou auto vous offrent le confort d’utilisation, et le contrôle dont vous avez besoin. Fonctionnellement, il ne propose rien qui sorte du lot ou qui en fasse un modèle d’exception et pourtant, son cachet d’appareil argentique vintage, sa qualité de fabrication ne me laissent pas insensible et en font même un véritable coup de cœur à mes yeux.
Il y a là quelque chose de très personnel, mais si vous êtes comme moi séduit par son enveloppe, et que vous cherchez un appareil ancien autant pour la beauté de l’objet que pour sa fonction, foncez, le Minolta Hi-matic 9 ne vous décevra pas.
Avantages et inconvénients du Minolta Hi-matic 9
On aime
- Fonctionnements auto ou manuel
- Compensation de la parallaxe
- Look magnifique
- Qualité de fabrication
- Boitier opérationnel sans pile
On aime moins
- On peut préférer certains modèles moins encombrants
- Pas de rappel des paramètres d’exposition dans le viseur (Système de nombre EV)
7 commentaires
Xavier
Bonjour à vous et merci pour cet article. Je suis tombé sur cet appareil à Emmaus en superbe état. J’ai foncé vu le prix. Je me demandais ce que vous préconisiez pour la batterie car la référence RM-625 au mercure n’est plus vendue. Merci d’avance pour vos conseils. Cdlt.
Romain
Bonjour Xavier,
Félicitations pour votre achat ! Le Minolta Hi-matic 9 est un des favoris de ma collection. Pour la batterie, vous devez vous tourner vers les piles alkaline de 1,5V, avec le nombre 625 en référence, comme celles visibles ici :
https://amzn.to/2Gj71Kr
Xavier
Merci Romain, j’ai hâte de le tester en effet ! Avec une pile de 1,5 V, c’est donc bon ? Car j’ai cru comprendre qu’en passant d’une pile de 1,35 V (voltage de la pile au mercure de base de l’époque) à une pile de 1,5 V, l’indication d’exposition n’était plus la bonne.
Merci.
Xavier
Romain
Bonjour Xavier,
Il y a peut être une incidence mineure sur l’indication de l’exposition, avec une légère tendance à la surexposition il me semble, mais sans gravité je pense. D’autant que l’argentique présente généralement une certaine souplesse vis à vis de l’exposition, et encaisse assez bien les écarts. Donc pour moi c’est la solution la plus simple, la plus viable.
Romain
Xavier
Merci Romain. J’ai commandé la fameuse pile de 1,35 V… je me ferai une pellicule ensuite et je ne manquerai pas de vous tenir au courant de ce que ça donne. Bien à vous. Xavier
Xavier Senatore
Bonsoir Romain, juste pour vous indiquer que la pile proposée par Wein Cell (de 1,35 V) fonctionne parfaitement. Les expositions et indications EV sont fiables ! Super appareil en tout cas !
Romain
Bonjour Xavier,
Et merci pour votre confirmation sur l’usage de cette pile. Le Minolta 9 est effectivement un des favoris de ma collection. Un appareil que j’adore avoir en main et manipuler. Des sensations que je retrouve aussi avec l’Olympus 35 SP.
Bonnes photos !
Romain