Les livres qui ont pour sujet la photographie ne manquent pas. Il en sort à la pelle chaque année. Pour ce qui s’agit de la photo argentique, et du noir et blanc plus précisément, ils sont nettement plus rares. Il y a pourtant un ouvrage de référence dans le domaine : “Noir et blanc, de la prise de vue au tirage”, écrit par Philippe Bachelier. Voici pourquoi ce livre s’est imposé comme une véritable bible auprès des amoureux d’argentique.
A travers son livre, Philippe Bachelier procède à un découpage méthodique de la chaîne de production noir et blanc.
Le chapitrage tient toute la promesse du titre puisque chaque partie va s’attaquer à une étape particulière.
Dans une première partie, l’auteur décrit les différents types de films noir et blanc et ce qui les caractérise. Il aborde notamment les questions de sensibilité, de grain, de contraste. Les méthodes de conservation des films sont également évoquées.
Le second chapitre, crucial, touche à l’exposition du film, déterminante pour obtenir une base optimale avec un bon négatif. Philippe Bachelier y parle de mesure de la lumière, incidente ou réfléchie, à l’aide des posemètres (ou cellules à main). Ça cause technique avec les cas particuliers d’éclairage, et les sujets susceptibles de fausser la mesure de l’exposition… De nombreuses pages de ce chapitre sont dédiées à la description du zone system cher à Ansel Adams. Un passage riche en exemples qui ravira les lecteurs exigeants.

Le livre est parsemé de pas à pas illustrés qui sont autant de guides pratiques fort utiles pour découvrir les étapes du développement, apprendre à réaliser une planche contact, etc…
Le troisième chapitre est consacré au développement des films noir et blanc.
Philippe Bachelier en explique les grands principes, et détaille bien sûr les différents produits chimiques qui entrent à l’oeuvre au cours de ce processus : révélateur, bain d’arrêt, fixateur.
Tous les grandes références du marché sont citées. L’action de chaque produit et le détail de chaque phase sont décrits, expliqués avec soin.
L’auteur liste le matériel requis pour le développement des films noir et blanc avant de présenter sur quatre pages
largement illustrées et commentées, la succession d’actions qui mènent à l’obtention du négatif. Chaque étape est minutieusement représentée, avec une photo certes petite mais très explicite, et accompagnée d’un descriptif. Ce passage situé au cœur de l’ouvrage m’a rendu bien des services lors de mes premières expériences. Je l’ai consulté de nombreuses fois.
La seconde grosse moitié du livre est consacrée aux différentes étapes liées au tirage photo. Cela commence bien sûr avec la mise en place d’un laboratoire. L’auteur passe en revue les différents équipements nécessaires pour tirer ses images, au premier rang desquels figure l’indispensable agrandisseur.
Philippe Bachelier revient ensuite sur les produits chimiques appelés à intervenir dans la phase du tirage. On y parle, de nouveau, de révélateur et de fixateur. Ces éléments, aussi bien que les différents types de papier photo, sont listés et décris dans le chapitre 5.
A travers le chapitre suivant, l’auteur souligne l’importance de la planche de contact et du tirage de lecture, pour y voir plus clair et sélectionner avec soin les images qui mériteront d’être tirées. Ces deux étapes font, comme d’autres opérations évoquées en amont, l’objet de pas à pas illustrés et commentés sur plusieurs pages.
Et on en vient au tirage final, où le photographe va procéder avec soin et chercher à obtenir une interprétation de son négatif qui lui convienne au mieux, qui reflète ou sublime l’image qu’il avait en tête et dans le viseur au moment de la prise de vue. Philippe Bachelier livre une liste impressionnante de techniques de tirage, simples et fondamentales pour certaines, plus complexes pour d’autres. En fin de chapitre, l’auteur donne quelques rapides conseils pour la présentation de ses tirages.
Dans une dernière partie relativement technique, l’auteur présente de nombreux exemples de tirages commentés. Les annotations en filigrane et le texte d’accompagnement permettent de mesurer la démarche parcourue, de voir comment le négatif a été exploité et interprété afin d’obtenir une photo correspondant à l’image que l’auteur avait en tête.

La toute dernière partie du livre présente des exemples de tirages. On voit comment le négatif a été interprété et quels réglages d’exposition ont été suivis.
Conclusion
En un peu plus de 200 pages traitant exclusivement du noir et blanc argentique sous tous ses différents aspects et dans toutes les étapes de la chaîne de production, le livre de Philippe Bachelier se positionne comme une véritable bible pour ceux qui souhaitent découvrir le sujet ou bien approfondir leurs connaissances.
Complet, susceptible d’intéresser même des photographes déjà familiers du labo photo, le livre n’en reste pas moins abordable pour des débutants qui voudraient se lancer dans l’aventure du film noir et blanc argentique. Ils tiendront avec ce livre un manuel exhaustif et bien illustré, une référence où puiser des réponses à toutes leurs questions.
Preuve de son succès, le livre de Philippe Bachelier a connu plusieurs éditions (on en est actuellement à la 4ème). et s’offre donc une belle longévité.
Allez, un petit bémol tout de même : toutes les photos présentes dans le livre sont en noir et blanc, y compris celles qui illustrent les parties didactiques montrant du matériel. La mise en page est assez dense par ailleurs, avec des pages chargées en texte. Ces deux points rendent l’ouvrage un brin austère mais sont au service du contenu, très riche.
Un commentaire
Koldo
Excellent ouvrage que le livre de Philippe Bachelier. Un brin austère par un contenu iconographique uniquement en NB ? Comme la photo argentique qui demande patience et rigueur !
Très riche pour une découverte du NB ou pour une reprise après qques années.