Vous pratiquez régulièrement la photo argentique mais préférez confier vos photos au labo plutôt que de les développer vous-même, à la maison ? Voici 5 bonnes raisons qui vont vous décider à franchir le pas et vous donner envie de vous y mettre au plus vite.
Parmi les photographes épris d’argentique, rares sont ceux qui ne finissent pas par développer leurs films eux-mêmes, à la maison. Il y a plusieurs raisons expliquant cela. Parcourons-les ensemble.
Sommaire
#1 – Faire des économies
Amener vos films à un labo photo et lui confier leur développement, cela a un coût. Les tarifs autour de cette prestation varient, d’un laboratoire à l’autre, mais se situent le plus souvent entre 5 et 10 €. Si vous ne vous déplacez pas physiquement pour remettre votre pellicule au labo, mais que vous l’envoyez par la poste, il vous faut encore ajouter à cela les frais d’envoi et de livraison.
Si vous faites quelques pellicules par mois, cela représente vite une petite somme. C’est un budget régulier que vous pourriez consacrer à d’autres fins, comme l’achat de consommables ou de nouveau matériel, par exemple.
Certes, acheter du matériel de développement, puis la chimie nécessaire nécessite un investissement au départ. Mais vous amortirez rapidement ce matériel de développement photo et réaliserez de belles économies sur le développement de vos films, même sur du court terme. Au labo, vous payez le service et les produits. Dans le cadre du développement maison, vous ne payez que les produits.
#2 – Démystifier une idée répandue : non, le développement n’est pas une affaire compliquée !
Beaucoup de personnes ont une vision erronée, ou une connaissance très partielle des processus de développement photo. Les néophytes confondent très souvent développement et tirage. Ils pensent que ces deux étapes s’opèrent dans une pièce nécessairement calfeutrée, à la lumière rouge. Et s’imaginent du coup que développer ses photos est très contraignant, compliqué.
Le développement consiste à récupérer une film exposé et qui ne sera plus sensible à la lumière, n’enregistrera plus de nouvelles informations, un négatif qui servira à produire des photos, lors d’une étape supplémentaire, ultérieure, au scan ou à l’agrandisseur.
Dans la réalité des faits, l’étape du développement noir et blanc se décompose en une série d’actions qui demandent un peu de pratique mais n’ont franchement rien d’insurmontable.
La préparation des chimies. Simple comme bonjour. Il suffit de diluer les produits avec de l’eau dans les bonnes proportions. Tout est indiqué sur les bouteilles. Le film va être soumis à différents bains : révélateur, bain d’arrêt, fixateur. Trois produits différents.
Mettre le film sur spire, puis dans la cuve. L’étape la plus délicate dans la mesure où il faut extraire le film de sa bobine et l’enrouler sur une spire qui se place dans la cuve hermétique à la lumière. Tout cela doit impérativement se faire dans le noir absolu. Sans cela, votre film sera soumis à la lumière dès sa sortie de la bobine, et rendu inexploitable.
Bon, est-ce si compliqué de faire le noir complet chez vous ? Vous pouvez probablement faire le noir dans une pièce, à la nuit tombée, en baissant les volets ou en tirant les rideaux. Ou bien vous pouvez peut-être vous isoler aux toilettes, quand tout le monde dort. Mieux : vous pouvez même opérer en plein jour, si vous avez un manchon de développement !
Après cela, vient le temps du développement proprement dit. On soumet le film, dans sa cuve, aux chimies successives, en respectant les temps prescrits. Là encore, toutes les indications se trouvent facilement en ligne ou sur les emballages des produits. Après les bains, le film n’est plus sensible à la lumière. Les photos sont fixées sur le négatif. On peut enfin ouvrir la cuve, pour l’en retirer et le mettre à sécher. Le suspendre dans sa cabine de douche avec des pinces fait pleinement l’affaire.
Franchement, quand on regarde tout cela dans le détail, il n’y a rien d’effrayant ni d’insurmontable. Développer ses photos noir et blanc est plus simple que vous ne le pensez. Oui, les ratés sont possibles, mais si vous faites preuve de rigueur vous saurez éviter les erreurs.
Et, vous ne le savez que trop bien, si on ne tente jamais rien par peur de se tromper, on avance pas.
#3 – En finir avec les pépins du labo
On est jamais mieux servi que par soi même. Vous connaissez l’adage, alors pourquoi ne pas l’appliquer ?
Même si les personnes qui travaillent dans un labo photo sont professionnelles, consciencieuses et de bonne volonté, vous ne pouvez pas exiger d’elles qu’elles portent autant d’amour à vos images que vous le faites vous-même. Vos photos ne revêtent pas pour elles cette importance presque sacrée qu’elles ont à vos yeux. Elles travaillent dans une logique de rendement, qui peut malheureusement amener à certaines négligences.
Ainsi, il n’est pas rare par exemple de récupérer des négatifs rayés. Ils n’ont pas été rayés sciemment, par pure malveillance, mais par inadvertance, accidentellement. Parfois, les rayures courent sur plusieurs images et peuvent être pénibles à corriger, même si vous les numérisez et les retouchez dans un logiciel d’édition.
Et ce n’est pas le pire. Les labos les moins soigneux peuvent commettre certaines erreurs fatales, qui endommagent, voir détruisent carrément vos films. Cela m’est arrivé. Le labo ne s’étendra généralement pas sur les causes, prétextera probablement une avarie matérielle plutôt qu’une erreur humaine, et proposera souvent de ne pas vous facturer, ou bien de vous rembourser.
C’est la moindre des choses, mais le mal est fait. Vous ne mettrez jamais la main sur ces photos dont vous attendiez beaucoup et que vous aviez hâte de récupérer.
#4 – Approfondir sa connaissance de la photo argentique
La photographie argentique, c’est une expérience qui se vit, qui se prolonge au delà de la prise de vue. Lorsque l’on retire la pellicule de son appareil après l’avoir rembobinée, rien n’est encore joué. Il reste un long chemin à parcourir avant de pouvoir donner vie à ses images sur papier.
Chacune des étapes restantes a son importance, que ce soit le développement, la numérisation, le tirage ou l’impression. Le développement est crucial car il va fixer définitivement vos images sur le film. Il va livrer une partition, qui peut encore être interprétée ultérieurement, mais avec une certaine marge de manœuvre. S’approprier et maîtriser ce procédé vous aide à approfondir sa connaissance globale de la photographie, à mieux appréhender la place de chaque étape dans le processus global qui donne vie à une photo.
#5 – Affiner et trouver son style
Le développement contient ses propres subtilités. Toute est affaire de choix entre les différentes marques de révélateur, celles de fixateur, les temps de développement, les températures… le nombre de combinaisons possibles est tout bonnement incalculable. Avec le développement, un nouveau terrain de jeu s’offre à vous, qui ne demande qu’à être découvert et exploré. Vous allez devoir expérimenter, trouver la recette qui vous donnera le plus de satisfaction, celle qui correspondra le mieux à vos attentes et qui contribuera à terme à définir votre style.
Conclusion
Faire des économies, ne plus prendre le risque de laisser de labo commettre des erreurs, approfondir sa connaissance de la photographie… Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour se lancer dans le développement de ses propres photos. Tout amoureux d’argentique devrait en fait s’y mettre, au moins pour la production des images noir et blanc. N’attendez plus, foncez !